« Heia Safari ! » : L’épopée oubliée du général Paul von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale (1914-1918)
- Aux Armées d'Autrefois
- 21 sept.
- 3 min de lecture
Publié par l’Association Aux Armées d’Autrefois
Une rencontre au Salon des écrivains combattants et du livre d’histoire à Orange (84)

Lors du 3ᵉ Salon des écrivains combattants et du livre d’histoire à Orange (84) , les 13 et 14 septembre, notre association Aux Armées d’Autrefois a eu le privilège de rencontrer M. Bernard Lugan, historien renommé et spécialiste de l’histoire africaine. Son ouvrage nous plonge dans une page méconnue de la Première Guerre mondiale : la campagne d’Afrique orientale allemande, menée par un chef militaire hors du commun : le général Paul von Lettow-Vorbeck.

Un front oublié de la Grande Guerre
Alors que les tranchées d’Europe concentraient l’attention, un théâtre d’opérations méconnu se jouait en Afrique orientale. Isolées du reste du monde, quelques milliers de soldats allemands et d’askaris africains résistèrent durant quatre années face à plus de 300 000 soldats britanniques, belges, sud-africains et portugais.
Sous le cri de guerre « Heia Safari ! », Lettow-Vorbeck adopta une stratégie inédite : une guerre de mouvement et de guérilla coloniale, tirant parti du terrain hostile, des maladies tropicales et des difficultés logistiques pour compenser son infériorité numérique.
1916 : Le génie du « repli offensif »

En mars 1916, l’arrivée massive de renforts sud-africains força Lettow-Vorbeck à changer de stratégie. Il choisit le « repli offensif » : éviter les batailles directes pour mieux harceler l’ennemi. Pendant deux ans, ses hommes parcoururent des milliers de kilomètres à travers les forêts et savanes de l’Afrique de l’Est, jusqu’au Mozambique portugais, enchaînant des victoires improbables malgré le manque de vivres, de munitions et de renforts.
Une reddition tardive et honorable
En septembre 1918, à la tête de seulement 200 Allemands et 2 000 askaris, Lettow-Vorbeck franchit la frontière de la Rhodésie du Nord (Zambie actuelle) et poursuivit son offensive. Le 13 novembre, il apprit la signature de l’armistice en Europe, mais déclara pouvoir tenir encore deux ans.
Ce n’est que le 25 novembre 1918, deux semaines après la fin des combats en Europe, qu’il capitula, à la tête de 155 Allemands, 1 156 askaris et 1 598 porteurs, offrant à l’ennemi le spectacle d’une armée intacte, respectée de tous. Les askaris le surnommèrent affectueusement « Bwana Mukubwa ya Akili Mingi » : le grand homme qui peut tout.
Une figure militaire unique
De retour en Allemagne en juillet 1919, Lettow-Vorbeck devint une légende militaire, souvent considéré comme le seul officier allemand invaincu de la Première Guerre mondiale. Son expérience inspira les tactiques de guérilla du XXᵉ siècle et demeure une référence dans les écoles militaires.
Bernard Lugan : un historien au service de la mémoire
Historien reconnu, Bernard Lugan a enseigné à Saint-Cyr Coëtquidan et à l’École de Guerre, et est auteur de plus de trente ouvrages. Son travail de recherche redonne vie à cet épisode fascinant, alliant rigueur académique et narration captivante.
Une histoire à transmettre
L’histoire de Lettow-Vorbeck est celle de l’ingéniosité, du courage et du respect mutuel entre soldats de continents et cultures différents. À travers nos activités, Aux Armées d’Autrefois souhaite continuer à partager ces récits oubliés pour transmettre aux générations futures le goût de l’Histoire et honorer la mémoire des combattants de toutes nations.

Texte rédigé par l’Association Aux Armées d’Autrefois
Salon des écrivains combattants et du livre d’histoire à Orange (84), 13 et 14 septembre 2025.
N'hésitez pas à découvrir la vidéo de notre journée au 3ᵉ Salon des écrivains combattants et du livre d’histoire à Orange (84) :