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Photo du rédacteurAux Armées d'Autrefois

TOULON 1793

Votre voyage dans l'Histoire commence ici...



Durant l’été 1793, la Révolution Française venait d’entrer dans sa 4ème année, et la France était à la limite de l’anarchie....


À Paris, des extrémistes prirent la tête de la Révolution. Ils guillotinèrent le Roi et instaurèrent "la terreur" qui réprima tous les potentiels opposants à la Révolution.


Espérant unifier la nouvelle République, les dirigeants français déclarèrent la guerre à l’Empire des Habsbourg. Mais le conflit s’élargit, et la France fût rapidement confrontée à la puissance combinée des plus grandes puissance d’Europe, déterminée à briser sa dangereuse expérience politique.



Pendant ce temps, les régions de France s’étaient révoltées, horrifiées par les nouvelles atrocités de la Révolution. En août, la République subit un autre choc potentiellement fatal, lorsque la ville de Toulon joignit la révolte.

Toulon était la plus grande et la plus importante base naval du sud de la France, abritant 1/3 de la flotte Française toute entière. Mais la ville accueillit la flotte britannique dans son port, dirigée par l’Amiral Lord Hood à bord de l’HMS Victory. Ce fut une prise extraordinaire-sans coup de feu, les Alliées avaient paralysés la puissance navale Française en Méditerranée et acquis une force vital sur la côte Française.


Toutes les forces Française présentes dans le région ont été immédiatement détournées pour faire face à cette nouvelle menace et assiéger Toulon…


19 000 soldats en tout, mais comme la plupart des officiers français étaient des aristocrates qui avaient fuit la Révolution en grand nombre les armées manquaient cruellement de commandants professionnels. Leur commandant, le Général Jean-François Cartaux, était un républicain loyal mais un simple peintre, sans aucun entraînement militaire. Pour ne pas arranger les choses, l’un de ses seuls officiers compétents, son commandant d’artillerie le Colonel Donmartin, fut sévèrement blessé lors de son approche de Toulon. Antoine Sliceti, député Corse de la Convention Nationale, recommanda comme remplaçant un fervent compatriote….un officier d’artillerie de 24 ans qui passait près de Toulon en route pour le front d’Italie, nommé Napoleone Buonaparte.


 

Bonaparte était un soldat professionnel, mais il n’avait presque aucune expérience. Cependant, Saliceti était impressionné par ses manières et surtout par ses opinions.

Bonaparte venait de rédiger un pamphlet : une nouvelle sur un jeune officier d’artillerie, qui réprimande ses convives pour leur infidélité à la République.

Le Général Carteaux à jugé sage d’accepter la recommandation du député Saliceti.


Le grand port de Toulon était bien défendu par les murs de la ville et une douzaines de forts et de redoutes. Il était tenu par 2000 soldats et marins britanniques, 6000 Espagnols, 6000 Napolitains et 800 Sardes.


 

L’artillerie serait la clé pour vaincre cette puissante défense. Mais lorsque Bonaparte est mis à la tête de l’artillerie le 16 septembre, il se retrouve avec peu de canon, un équipage pas assez entraîné, et une pénurie de boulets et de poudre. Avec une énergie et une détermination sans faille, Bonaparte transforme la situation, en réquisitionnant tous les canons inutilisés, en entraînant ses hommes à tirer, en créant une nouvelle forge et un nouvel atelier, et en organisant le transport de 100 000 sacs de sable venant de Marseille pour construire de nouvelles batteries. Grâce à son travail acharné, il arriva finalement à constituer une force de 64 officiers et 1500 artilleurs, utilisant 100 canons, obusiers et mortiers.


En quelques jours, Bonaparte avait mis en place deux nouvelles batteries avancées, avec des noms révolutionnaires : "La Montagne" et "Sans-Culotte" qui ont rendu le port de Toulon à portée de tir, et contraint l’Amiral Hood à rapprocher tous ces navires du port. Bonaparte a également proposé un plan qui permettrait aux Français d’ignorer les défenses de Toulon et assurer une victoire rapide de la République si désespérément nécessaire. Bonaparte affirma que si le fort de l’Eguillette pouvait être capturé, celui-ci donnerait sur le port, il pourrait alors le remplir avec de l’artillerie lourde et bombarder la flotte britannique et espagnole à quai. L’Amiral Hood serait forcé d’abandonner le port et d’emporter les soldats de la Coalition hors de Toulon.


Le Général Carteaux pris conscience des mérites du plan de Bonaparte et, le 22 septembre des troupes françaises attaquèrent le Mont Caire. Mais à l’exaspération de Bonaparte, alors qu’il avait plaidé pour une attaque de 3000 hommes, l’indécis Carteaux n’en engagea que 400. Non seulement l’attaque fut facilement repoussé, mais elle alerta les Coalisés du danger : En moins de 48 heures, ils avaient renforcé le Mont Caire avec des milliers d’autres troupes et construit un nouveau fort, nommé fort Mulgrave, défendu par 20 canons. La position était maintenant si forte que les Français la surnommèrent "Le Petit Gibraltar". Enfin à la mi-novembre, un soldat professionnel expérimenté arriva pour prendre le commandement des forces françaises, le Général Dugommier. Il vit aussitôt que le plan de Bonaparte était le seul moyen de reprendre Toulon, et lui donna toutes les cartes en main. Bonaparte promu chef de bataillon, se mit au travail, construisit plusieurs batteries supplémentaires en préparation de l’assaut décisif. Une batterie était tellement exposé au feux de l’ennemi que les hommes ont refusaient d’y être envoyés. Alors Bonaparte la renomma "La Batterie des Hommes sans Peur" et soudainement il ne manquait plus de volontaires. C’est une des premières manifestations du génie de Napoléon pour motivé ses hommes, du génie qui lui servira beaucoup dans les années à venir.



Le 30 novembre, le commandant des forces terrestre de la Coalition, le Général britannique Charles O’Hara tenta d’empêcher l’exécution de son plan, en menant une attaque sur les nouvelles batteries françaises faisant face au Fort Malbousquet. Au début, l’attaque réussi : les batteries françaises furent prisent, mais une contre-attaque, avec plus d’effectif, et dirigée en personne par le Général Dugommier et le chef de bataillon Bonaparte, repoussa les coalisés. Le Général O’Hara pris une balle dans la jambe et fut capturé.

12 ans plus tôt il avait capitulé devant Georges Washington à Yorktown lors de la guerre d’indépendance américaine. Maintenant il devait capitulé devant Napoléon Bonaparte.


Durant les premières heures du 17 décembre, dans un vent hurlant et une averse, les Français lancèrent l’assaut final sur le fort Mulgrave.


La pluie avaient rendu les mousquets inutiles, sauf utilisés pour frapper, ou avec les baïonnettes. Bonaparte dirigea la 2ème charge en personne.

Dans les combats au corps à corps, son cheval fut tué sous lui, et il reçu un coup de baïonnette dans la cuisse par un sergent britannique. Une blessure qui failli mettre fin à sa vie et changer radicalement le cours de l’histoire.

Finalement, la garnison coalisée fut submergée, et Mulgrave tomba aux mains des Français. Le fort de l’Eguillette et le fort Balaguier furent bientôt aussi aux mains des Français. Dès l’après-midi, les Français avaient placé 10 canons lourds à l’Eguillette, plaçant les navires coalisés à portée de tir.


L’Amiral Hood ne pouvait pas exposer ses navires de ligne à une telle menace. Il ordonna une évacuation immédiate de la flotte et de la garnison de Toulon. De petites équipes espagnoles et britanniques se dépêchèrent de détruire tous les navires français et les réserves de la marine qu’ils ne pouvaient pas prendre avec eux. Mais dans le chaos de leur fuite, 18 navires purent retourner aux mains des Français. Une occasion manquée.

De nombreux habitants de Toulon tentèrent de s’échapper à bord des navires Coalisé, sachant que les Républicains infligeraient de terribles représailles sur la ville. Les navires des Coalisés en prirent autant qu’il purent, environ 14000 au total, mais beaucoup se noyèrent dans un acte chaotique de désespoir. Les autres furent abandonnés à la colère de la Révolution…

Les troupes républicaines entrèrent dans le ville le lendemain, et les représailles commencèrent presque immédiatement. Pendant les 2 semaines qui ont suivi, environ 200 furent exécutés chaque jour.

Plus tard, la propagande des Coalisés accusa Bonaparte de ces atrocités, mais il n’y à aucune preuve qu’il fut impliqué.


La jeune République Française se battait maintenant sur tous les fronts. Et avec la chute de Toulon, les Coalisés avaient perdu une occasion en or : la possibilité de suscité une nouvelle révolte, de porter un coup fatal à la puissance naval Française, peut-être même de renverser la Révolution. Mais au lieu de cela, la République Française avait résisté à une des ses plus grandes menaces…

En grande partie grâce au jugement à l’énergie d’un officier d’artillerie de 24 ans, maintenant promu Général de Brigade pour son service extraordinaire à Toulon.





Napoléon Bonaparte avait fait son premier pas sur le chemin de la grandeur.

Et pour l’Europe, encore 21 ans de guerre presque constante attendaient...



 

Cet article a été rédigé en collaboration avec "Passeurs de Mémoire"


Passeurs de Mémoire vous propose de découvrir l'Histoire ou de revoir vos classiques dans des vidéos au format court pour plaire à tous.







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